Leishmaniose (viscérale)

Définition

La leishmaniose viscérale (en anglais Visceral Leishmaniasis) est une maladie infectieuse causée par un protozoaire (insecte), Leishmania chagasi ou Leishmania infantum, transmise à l’homme par une piqûre de moustique ou de mouche des sables.

Cette maladie est plus fréquente dans les régions tropicales à tempérées. Elle est principalement transmise par la mouche des sables (femelles) qui inoculent les promastigotes flagellés dans la peau de l’hôte. Ces promastigotes se transforment ensuite en amastigote (sans flagelle).

Il existe plusieurs formes de leishmaniose, dans ce dossier nous parlerons surtout de la leishmaniose viscérale. Dans cette forme, l’infection s’est répandue dans les organes vitaux. La leishmaniose cutanée qui comme son nom l’indique touche la peau est une forme très répandue.

La leishmaniose viscérale porte aussi les noms de fièvre épidémique d’Assam, de fièvre doum-doum ou de maladie noire.

Les enfants sont plus touchés que les adultes par la leishmaniose viscérale.

Epidémiologie

Le Brésil est particulièrement touché par la leishmaniose. En 2016, l’Etat de Sao Paulo a enregistré 10 morts de la leishmaniose viscérale, selon le journal brésilien de référence Folha de S.Paulo datant du 4 mars 2018. Ces morts n’étaient pas localisés dans la capitale de l’Etat (ville de Sao Paulo) mais en province (interior en portugais). Du 1er janvier 2017 au 19 décembre 2017 le nombre de décès de la leishmaniose viscérale dans l’Etat de Sao Paulo était de 7, toujours selon la Folha de S.Paulo.

En général les pays tropicaux et subtropicaux comme l’Inde ou le Brésil sont particulièrement touchés par la leishmaniose viscérale. Mais le sud de la France compte aussi parfois des cas de leishmaniose viscérale.

L’OMS estime qu’il y a 700 000 à 1 million de nouveaux cas chaque année1, mais seule une assez petite fraction des personnes infectées par les parasites responsables de la leishmaniose vont développer la maladie.

Causes

La leishmaniose viscérale est causée par un protozoaire, Leishmania chagasi ou Leishmania infantum, transmis à l’homme par une piqûre de moustique (les phlébotomes femelles) ou de mouche de sables.

Facteurs de risque

Certains facteurs augmentent le risque de leishmaniose. Il s’agit principalement de :

– Mauvaises conditions de logement et d’hygiène domestique qui augmentent les sites de reproduction et de repos des vecteurs de la maladie et ainsi de leur accès aux humains.

– Voyage dans les pays à risque.

– Migration.

– Climat : les changements de température, les précipitations, l’inondation ou encore la sècheresse peuvent avoir un effet important sur les vecteurs et les hôtes réservoirs.

Transmission
Leishmaniose (viscérale)La transmission de la maladie a lieu lorsque les moustiques ou mouches de sables femelles piquent des animaux infectés comme des chiens puis piquent l’homme et transmettent le protozoaire Leishmania chagasi (cause de la maladie).
On peut noter que ce n’est pas le chien qui transmet la maladie à l’homme mais un moustique, le chien agit comme réservoir ou hôte du protozoaire.

Des transmissions interhumaines par contact sanguin et par voie sexuelle sont aussi observées, même si le réservoir reste principalement zoonotique, c’est-à-dire des canidés, des rongeurs ou autres vertébrés).

Symptômes

Les symptômes de la leishmaniose viscérale sont surtout de la fièvre sur une longue période, une augmentation de la taille du foie et de la rate, une perte de poids, une faiblesse ou fatigue, une anémie ou encore une réduction de la force musculaire. D’autres symptômes peuvent aussi être présents. Les symptômes apparaissent en général de façon progressive.
Remarquons que la majorité des personnes infectées par le protozoaire Leishmania chagasi ne vont pas développer la leishmaniose viscérale.

Durée d’incubation
La durée d’incubation, c’est-à-dire le temps entre la piqûre et le développement des premiers symptômes, peut être très variable, de quelques semaines à plusieurs mois voire années.

Complications

Si la leishmaniose viscérale n’est pas correctement traitée, elle est mortelle dans environ 90% des cas, selon le journal brésilien Folha de S.Paulo. D’où la nécessité de prévenir la leishmaniose viscérale et de diagnostiquer correctement la maladie.

Traitements

Il existe des médicaments pour éliminer le parasite (Leishmania chagasi) autant chez l’homme que chez l’animal (chien surtout). Toutefois, les médicaments n’arrivent pas à éliminer totalement le parasite chez l’homme.

Le médicament utilisé varie en fonction du type de parasite. L’antimoniate de méglumine et le stibogluconate de sodium sont deux molécules couramment utilisées en cas de leishmaniose. Lors de leishmaniose viscérale, c’est surtout l’amphotéricine qui est utilisée. La miltéfosine et la pentamidine sont aussi prescrites en cas de leishmaniose viscérale.

Prévention

– Pour prévenir la leishmaniose viscérale, il s’agira de lutter contre les moustiques, les phlébotomes, qui transmettent le parasite (protozoaire). Un nettoyage des habitations peut être conseillé dans les zones à risque. Il s’agira notamment d’éviter les eaux stagnantes qui favorisent la reproduction des moustiques. Il est conseillé de dormir sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide.

– Procéder à un diagnostic précoce chez les personnes ayant voyagé dans les pays à risque.

– Début 2019, selon nos informations, il n’existait pas de vaccin pour prévenir la leishmaniose viscérale.

Bons conseils

– Comme la leishmaniose viscérale est hautement mortelle (env. 90% des cas, lire aussi sous Complications ci-dessus) en cas d’absence de traitement ou d’instauration trop tardive il est important que dans les zones où la maladie sévit (zones endémiques) que le corps médical soit capable de bien diagnostiquer la maladie et prescrire rapidement un traitement adapté en cas de diagnostic confirmé.

– Les autorités de santé compétentes doivent dans les zones endémiques de la maladie effectuer un travail de sensibilisation autant pour le corps médical que pour la population générale.

Sources & Références :
– Folha de S.Paulo (Brésil), Revista Saúde (Brésil)
– Mayo Clinic
– OMS
– Revue médicale suisse (n°534, année 2016)
– Médicine Sciences (DOI : 10.1051/medsci/20031910900)

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Xavier Gruffat (pharmacien) et Rédacteur en chef de Creapharma), Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch).

Article mis à jour : 
16.11.2022

Crédits photos :
Creapharma.ch, Fotolia.com/Adobe Stock.

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Dossier de l’OMS, datant du 08 janvier 2022, site accédé par Creapharma.ch le 16 octobre 2022 et le lien marchait à cette date

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 16.11.2022
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