Fièvre du Nil occidental

Définition

La fièvre du Nil occidental, appelée aussi virus du Nil, est une maladie infectieuse transmise par un virus de la famille des flavivirus, avec un génome à ARN. La plupart des personnes infectées ne présentent aucun symptôme ou seulement une maladie bénigne1. Toutefois, dans une petite partie des cas, la maladie peut s’avérer grave avec un risque de méningite ou d’encéphalite (lire davantage ci-dessous sous Symptômes).

Origine du nom
L’origine du nom vient du district de West Nile (Nile occidental) en Ouganda où il a été isolé pour la première fois en 1937 chez une femme souffrant d’une forte fièvre.
Ce n’est que dans les années 1990 que les scientifiques l’ont associée pour la première fois à des maladies neurologiques graves (ex. méningite).

Fièvre du Nil occidental

Epidémiologie

Europe
– Dans l’Union Européenne (UE), à la mi-août 2022 au total 188 personnes ont été infectées par le virus du Nil occidental pendant l’année 20222. Le plus grand nombre de cas a été enregistré en Italie (144 cas), où dix décès ont été enregistrés. D’autres infections ont été enregistrées en Grèce (39 cas), en Autriche (2), en Roumanie (2) et en Slovaquie (1).
– En Grèce, 25 personnes sont tombées malades de la fièvre du Nil occidental en 2019 jusqu’au 1er août (2019). Deux d’entre elles sont mortes des conséquences de la maladie, selon l’autorité compétente du Ministère de la Santé (EODY) grec qui s’est exprimé dans un communiqué le vendredi 2 août 2019.
– En 2018, l’agence de l’Union Européenne (UE), l’ECDC, a enregistré un nombre particulièrement élevé d’infections dans les États membres de l’UE, soit 2083 au total. Environ 9 % des patients sont décédés.
– En 2018, la Grèce a été particulièrement touchée par ce virus.
Le 27 septembre 2018, 31 personnes étaient mortes des conséquences du virus du Nil occidental en Grèce, selon un communiqué des autorités grecques de santé (Keelpno). A fin septembre 2018, au moins 240 autres personnes sont tombées malades cette année, la plupart dans la péninsule du Péloponnèse, dans les zones rurales de l’est d’Athènes et dans la ville portuaire de Thessalonique.

Amérique du nord
Les Etats-Unis sont aussi touchés par ce virus. Par exemple en 2007, les autorités de santé américaines (CDC) ont noté un total de 3’630 cas de fièvre du Nil occidental chez l’humain répartis sur 44 États.
En été 2002 les États-Unis ont été également touchés avec plus de 4000 malades et 250 morts.
Plus récemment, en été 2021, des cas ont été enregistrés à travers les Etats-Unis, selon la Mayo Clinic3, plus de 210 cas de fièvre du Nil occidental ont été comptés de janvier à septembre 2021 aux Etats-Unis.
En été 2023, des cas fièvre du Nil occidental ont été enregistrés dans au moins 10 états américains4, avec 17 cas de fièvre du Nil occidental enregistrés à la fin juin 2023 aux Etats-Unis. Le virus du Nil occidental est la principale cause de maladie transmise par les moustiques aux États-Unis5.

Brésil 
Le Brésil a enregistré 2 cas confirmés de fièvre du Nil occidental, un cas en 2014 et l’autre en 2017, selon le journal brésilien Folha de S.Paulo du 15 février 2019.

Transmission & Causes

Transmission

Le virus du Nil occidental se transmet principalement par la piqûre d’un moustique infecté. Plus rarement, il peut être transmis par d’autres moyens, comme une transfusion sanguine.

Causes

Virus
La fièvre du Nil occidental est provoquée par un virus. Il s’agit d’un virus à ARN.
Le virus du Nil occidental, en anglais West Nile virus (WNV), appartient à la famille des flaviviridae et au genre Flavivirus, comme les virus de la dengue ou de la fièvre jaune. Le virus est principalement transmis par les moustiques du genre Culex mais aussi Aedes aegypti.

Oiseaux et moustiques
Des oiseaux migratoires transportant des moustiques infectés par le virus peuvent répandre la maladie dans différents endroits du monde. Les moustiques transmettent le virus d’un oiseau à l’autre, ce qui permet au virus de se multiplier et de se propager. Le virus est transmis par différents types de moustiques, mais plus particulièrement par un moustique appelé Culex.

Saison
Dans l’hémisphère nord, les infections par le virus du Nil occidental sont observées de fin mai ou début juin à septembre, lorsque les moustiques sont actifs. Dans l’Union Européenne (UE) la saison de transmission dure généralement de juin à novembre6.

Symptômes

Environ 80% des personnes infectées ne présentent pas de symptômes (forme asymptomatique). Mais environ 20% ont des symptômes proches de la grippe avec notamment de la fièvre qui peut apparaître de façon rapide7.
Parmi les symptômes ressemblant à la grippe (ou à des formes de maladie neuroinvasive), on peut citer notamment :
– Forte fièvre.
Maux de tête sévères.
– Raideur de la nuque.
– Désorientation ou confusion.
– Coma.
– Tremblements ou secousses musculaires.
– Crises d’épilepsie.
– Paralysie partielle ou faiblesse musculaire.
– Perte de la vision.
– Engourdissement.
Autres symptômes :
Parfois des ganglions lymphatiques enflés peuvent apparaître.
Environ un tiers des patients présentent une éruption cutanée sur la poitrine, le dos et les bras. Une perte de poids, des nausées ou vomissements ou des douleurs dans les yeux sont d’autres symptômes possibles.

Evolution grave et personnes à risques : 
Un peu moins de 1% des personnes infectées (environ environ 1 personne infectée sur 150) présentent des symptômes graves, même clairement moins de 1% pour les méningites et encéphalites.
Les personnes âgées de plus de 60 ans courent un risque plus élevé de maladie grave en cas d’infection8. Les personnes souffrant de pathologies telles que le cancer, le diabète, l’hypertension ou les maladies rénales, ou qui ont subi une greffe d’organe, sont également plus exposées à des complications graves dues au virus.

Méningite et encéphalite (maladie neuroinvasive) :
La méningite est une complication plus rare. Chez un petit nombre de personnes infectées – que l’on pense être bien en dessous de 1% – une infection neurologique grave peut se produire9. Les signes typiques d’une méningite ou encéphalite sont : fièvre très élevée, cou raide, désorientation ou confusion, paralysie, convulsions, coma.
Environ 1 personne sur 10 atteinte d’une maladie neuroinvasive provoquée par le virus du Nil occidental comme la méningite ou l’encéphalite meurt10.

Forme marquée de la maladie :
Environ 1 patient sur 150, en général des patients âgés avec d’autres maladies (comorbidité), présentent des symptômes intenses avec une fièvre élevée et des douleurs dans les membres ou les muscles.

Durée des symptômes : 
Les symptômes comme la fièvre (maladie fébrile) durent généralement quelques jours, souvent entre 3 et 6 jours11. Mais les signes et les symptômes de l’encéphalite ou de la méningite peuvent persister pendant des semaines ou des mois. Certains effets neurologiques, comme la faiblesse musculaire, peuvent être permanents12.

Diagnostic

L’infection par le virus du Nil occidental est généralement diagnostiquée par la détection d’anticorps dans un échantillon de sang du patient (on parle de sérologie).

Il existe d’autres méthodes de diagnostic pour identifier le virus du Nil occidental :
– PCR (amplification en chaîne par polymérase). Le PCR est particulièrement efficace le premier jour ou les premiers jours de l’infection. En général, la PCR est associée à la sérologie afin de ne pas passer à côté d’une infection.
– Elisa.

Les tests de diagnostic sont effectués en général chez des patients avec des symptômes avancés.

Traitements

Il n’existe pas de traitement spécifique contre la fièvre du Nil occidental. Des traitements symptomatiques sont utilisés pour lutter contre les différents symptômes comme des antidouleurs ou des fébrifuges (ex. paracétamol). Le repos est fortement conseillé.

En septembre 2021 (date de mise à jour de ce dossier), il n’existait à notre connaissance pas de vaccin contre la fièvre du Nil occidental.

Lors de complications ou cas graves de la fièvre du Nil occidental, le patient peut être interné en milieu hospitalier. Le but est notamment d’éviter des infections secondaires. En milieu hospitalier, des antiviraux et une prise d’immunoglobuline intraveineuse sont souvent effectués. Comme l’expliquait le site de santé Verywellhealth.com dans un article publié en 2019, il n’y a pas de preuve réelle que ces deux mesures contribuent à la récupération du patient.
La mortalité due à une infection neurologique grave du Nil occidental, même avec des soins médicaux agressifs, est de 2 à 7% aux États-Unis, peut-être même plus que 7% pour les cas d’encéphalite13.

Bons conseils et Prévention

– Il est conseillé d’utiliser des produits ou pommades contre les insectes et notamment les moustiques qui véhiculent le virus. Des produits à base de DEET sont les plus efficaces. Portez des vêtements traités à la perméthrine lorsque vous êtes à l’extérieur ou dans les bois.

– Videz l’eau stagnante dans les zones extérieures, y compris les bols pour animaux et les barils de pluie. Cela permet de réduire la multiplication des moustiques.

– Installez des moustiquaires dans les fenêtres.

– Comme on l’a vu ci-dessus, en septembre 2021 (date de mise à jour de ce dossier), il n’existait pas de vaccins disponibles pour les êtres humains. Aux Etats-Unis il existe des vaccins contre ce virus à usage vétérinaire pour les chevaux.

Cette page en portugais : Febre do Nilo Ocidental

Sources & Références :
Keystone – ATS (agence de presse suisse), Wikipedia.org, CDC, Folha de S.Paulo, “100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020), Larousse Médical, Verywellhealth.com. Voir aussi les références dans l’article et résumées en bas de de dossier, Mayo Clinic.

Ecriture du dossier : 
Xavier Gruffat (pharmacien)

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Crédits photos : 
Adobe Stock

Dernière mise à jour : 
04.07.2023

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article du site internet Verywellhealth.com, accédé le 18 février 2021
  2. Agence de presse suisse Keystone-ATS, l’agence citant le rapport hebdomadaire de l’ECDC, avec notre partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence. Le 13 août 2022
  3. Article de la Mayo Clinic datant du 21 septembre 2021, site accédé par Creapharma.ch le 23 septembre 2021
  4. CDC, article mis à jour le 27 juin 2023, site accédé par Creapharma.ch le 4 juillet 2023
  5. Article de la Mayo Clinic datant du 3 juillet 2023, site accédé par Creapharma.ch le 4 juillet 2023
  6. Agence de presse suisse Keystone-ATS, l’agence citant le rapport hebdomadaire de l’ECDC, avec notre partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence. Le 13 août 2022
  7. Department of Health de l’état de New York, site accédé le 18 février 2021 et informations citées par Keystone-ATS (agence de presse suisse) provenant du Robert Koch-Instituts (RKI) en Allemagne, article de Keystone-ATS datant du 13 août 2022
  8. Article de la Mayo Clinic datant du 3 juillet 2023, site accédé par Creapharma.ch le 4 juillet 2023
  9. Centers for Disease Control and Prevention. West Nile virus, accédé le 18 février 2021
  10. Article de la Mayo Clinic datant du 21 septembre 2021, site accédé par Creapharma.ch le 23 septembre 2021 et le lien fonctionnait à cette date
  11. Agence de presse suisse Keystone-ATS, l’agence citant le rapport hebdomadaire de l’ECDC, avec notre partenaire Pharmapro.ch qui est client de l’agence. Le 13 août 2022
  12. Article de la Mayo Clinic datant du 21 septembre 2021, site accédé par Creapharma.ch le 23 septembre 2021 et le lien fonctionnait à cette date
  13. West Nile virus meningoencephalitis, 2006, DOI : 10.1038/ncpneuro0176

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 04.07.2023
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