Balanite

Dernière mise à jour : 30.07.2024
Révision médicale : Xavier Gruffat, pharmacien

Définition

La balanite est une inflammation du gland du pénis de l’homme. Le sillon, situé entre le gland et le prépuce, peut aussi être touché. Si l’inflammation touche le prépuce, on parle aussi de balano-posthite. La cause principale de la balanite est la prolifération de champignons de type Candida albicans. Les principaux symptômes de la balanite sont une inflammation et une douleur sur le gland du pénis.

Sexualité et circoncision
Cette maladie peut toucher les hommes de tout âge et survenir en l’absence de relations sexuelles. C’est pourquoi la balanite n’est pas considérée comme une infection sexuellement transmissible. La balanite survient le plus souvent chez les hommes non circoncis. La circoncision est une procédure effectuée pour retirer la peau (le prépuce) de la tête du pénis (le gland).

Quel médecin consulter ?
En général, pour un adulte, il faut s’adresser à un urologue (même si pour des cas peu compliqués, un médecin généraliste ou de famille peut convenir). Pour les enfants le pédiatre peut s’avérer suffisant. Sauf exception, la balanite n’est pas une urgence médicale.

Epidémiologie

On estime que 3% à 11% des hommes sont touchés à un moment donné de leur vie par une balanite1.
La balanite peut survenir chez l’homme à tout âge. La balanite est plus susceptible de se produire chez les hommes non circoncis et les garçons de moins de 4 ans.

Causes

Dans la plupart des cas, l’origine de la balanite est infectieuse, plus rarement il peut s’agir aussi d’une allergie ou de maladies de la peau (dermatoses).

– La cause infectieuse la plus fréquente est liée à la prolifération de Candida albicans. Ces champignons sont naturellement présents sur la flore de la peau et peuvent ensuite se développer de manière incontrôlable et provoquer les premiers symptômes. 
Chez certaines personnes, l’origine est bactérienne et causée par le streptocoque. Parfois la cause est virale.
Beaucoup plus rarement, la balanite peut être associée ou accompagner une maladie sexuellement transmissible comme le chlamydia, l’herpès ou la syphilis. Des parasites (ex. trichomonas) peuvent plus rarement être à l’origine de la balanite.

– Les origines allergiques peuvent être provoquées par l’utilisation d’un linge ou textile particulier ou du latex (ex. dans préservatif).

– Les maladies de la peau à l’origine d’une balanite sont notamment l’eczéma, le psoriasis ou le lichen.

– L’origine peut aussi être une tumeur, bénigne ou cancéreuse.

Facteurs de risque

Parfois certains facteurs de risque peuvent influencer le développement de la balanite :
– Mauvaise hygiène (favorisant le développement notamment de Candida albicans)
– Absence de circoncision (autrement dit, être circoncis diminue le risque). L’environnement chaud et humide sous le prépuce du pénis non circoncis favorise la croissance des organismes responsables de la balanite, tels que les champignons.
– Peau du prépuce importante ou volumineuse
– Irritation chimique (savon) ou mécanique (frottement)
– Phimosis (impossibilité de décalotter le prépuce )
– Prise d’antibiotiques (notamment chez l’enfant, souvent un peu paradoxal, car les antibiotiques sont souvent prescrits lors de balanite)

Symptômes

Les principaux symptômes de la balanite sont (un ou plusieurs symptômes peuvent être présents) :
– Rougeurs (ex. petites taches rouges ou parfois blanches sur la base du gland, souvent les premiers symptômes)
– Brûlures ou douleurs (justement ces petites taches rouges ou boutons peuvent être douloureux)
– Démangeaisons
– Irritations
– Mauvaise odeur
– Lésions dans certains cas (par ex. si provoqué par une mycose)
– Gonflement (œdème du gland)
– Écoulement au niveau de l’orifice urétral
– Douleurs à la miction (souvent aussi la conséquence d’une infection secondaire, notamment bactérienne, menant à une infection urinaire). Une douleur à la miction peut durer plusieurs jours (1 semaine par exemple), car la zone du gland est très sensible à l’inflammation.

Localisation :
Les symptômes peuvent être présents sur le gland, le prépuce ou le sillon situé entre le gland et le prépuce.

Trois types de balanite :
Parfois la balanite est classée en 3 types ou formes différentes.
Balanite “classique” (également appelée balanite de Zoon). C’est le principal type de balanite, elle touche généralement les hommes d’âge moyen non circoncis et provoque une tête de pénis rouge et enflammée.
Balanite circinée (en anglais : circinate balanitis). Ce type de balanite est le résultat d’une arthrite réactive, un type d’arthrite qui se développe en réponse à une infection dans le corps. En plus de l’inflammation et de la rougeur, la balanite circinée provoque de petites lésions (plaies) sur la tête du pénis.
Balanite kératosique et micacée pseudo-épithéliomateuse (en anglais : pseudoepitheliomatous keratotic and micaceous balanitis). Cette forme très rare de balanite provoque des verrues écailleuses sur le gland. Elle touche les hommes de plus de 60 ans.

Diagnostic

En général, le médecin (notamment urologue) identifie assez rapidement par simple observation une éventuelle balanite grâce à l’aspect des lésions, selon son expérience clinique. Parfois il peut exiger des tests supplémentaires comme un prélèvement au niveau du gland et une mise en culture (examen bactériologique). Dans certains cas, notamment lors de récidive, une biopsie peut s’avérer nécessaire.

Traitements

Le traitement varie en fonction de la cause (ex. mycoses, bactéries, allergie…). L’idéal est d’identifier la cause exacte, même si ce n’est pas toujours possible ou facile.

Mycose :
Les antifongiques topiques par exemple en crème comme le clotrimazole (en Suisse dans Canesten® crème et génériques) ou le miconazole. Ces médicaments sont généralement appliqués pendant une à trois semaines et constituent le traitement de premier choix pour la plupart des patients atteints de balanite (et balanoposthite). Il s’agira d’appliquer une préparation à base de clotrimazole deux fois par jour sur la région touchée au niveau du gland, du sillon ou du prépuce. Une crème à base de nystatine est une alternative chez les patients allergiques aux imidazoles (clotrimazole ou miconazole).
Le médecin peut aussi prescrire directement des antibiotiques (ex. doxycycline, ciprofloxacine) même en cas de mycoses pour éviter une infection bactérienne dite secondaire (surinfection bactérienne). Car les mycoses affaiblissent beaucoup la peau du gland, favorisant grandement l’entrée de bactéries parfois néfastes et menant notamment à des infections urinaires dites secondaires. Toutefois et de façon paradoxale, les antibiotiques peuvent favoriser le développement des mycoses et donc limiter sa guérison rapide.
Inflammation plus sévère :
En cas d’inflammation plus sévère, l’ajout de fluconazole 150 mg par voie orale ou l’association d’un imidazole topique et d’un stéroïde topique peu puissant tel que l’hydrocortisone 0,5 % permet souvent de résoudre le problème2. Certains médecins sont toutefois critiques sur l’utilisation de corticoïdes au niveau topique, en estimant que cela favorise au contraire le développement de mycoses.

Bactéries :
En cas d’origine bactérienne, le médecin prescrit un ou plusieurs antibiotiques. C’est notamment le cas lors de douleurs à la miction, signe aussi possible d’une infection urinaire.

Parasite :
Lors d’une origine provoquée par des parasites, le médecin prescrit des antiparasitaires.

Maladies de la peau et irritation :
Lors de maladies de la peau comme le psoriasis ou l’eczéma il s’agira de traiter la maladie, consultez de préférence un dermatologue. Des crèmes à base de corticoïdes sont parfois prescrites par le médecin.

Phimosis :
Lors phimosis, une circoncision (enlever la peau du prépuce) peut s’avérer nécessaire.

Traitement général (peu importe la cause, mais surtout lors de mycoses) :
– Après la douche ou le bain, appliquez avec une gaze un peu d’eau boriquée à 3% (mouillez ou trempez la gaze avec de l’eau boriquée) directement sur la base du gland. Le but est, notamment lors de mycoses, d’essayer de décoller un peu les croûtes (souvent blanches) provoquées par les mycoses.

Contre la douleur à la miction :
La douleur à la miction est un symptôme rare de la balanite, souvent plutôt la conséquence d’une infection dite secondaire (en général bactérienne). Dans certains pays, il existe un médicament qui agit comme analgésique urinaire, la phénazopyridine (nom de marque : Pyridium et génériques). Il ne s’agit pas d’un antibiotique, qui ne peut donc pas guérir les infections. La phénazopyridine colore notamment les urines en rouge, mais sans risque pour la santé.

Traitements naturels

– Vous pouvez préparer une tisane de camomille, laisser tiédir et faire tremper pendant 10 minutes le pénis. Si possible, il faut essayer de rétracter la peau du prépuce qui recouvre le gland. Ce petit bain permet de bien nettoyer la zone touchée par la balanite (gland et région).
– La rétraction du prépuce accompagnée d’un nettoyage complet des organes génitaux peut être à la fois préventive et thérapeutique. La suggestion est un bain 2 fois par jour de la zone affectée avec une solution saline. Chez les hommes non circoncis, la balanite non spécifique peut se résorber d’elle-même après un bain de solution saline.

Bons conseils

– Utilisez un savon neutre (pH neutre) lors de votre toilette comme ceux à base de glycérine.

– Pendant la durée de la maladie, évitez d’avoir des relations sexuelles.

Prévention

– Le savon, contenant notamment des produits irritants, peut être à l’origine de cette maladie. Pour prévenir la balanite il est par conséquent conseillé d’utiliser un savon neutre, par exemple à base de glycérine.

– Adoptez une bonne hygiène au niveau du pénis. Après la douche ou le bain, séchez bien au niveau du gland, car les mycoses se développent plus facilement dans un milieu humide.

Nom anglais :
Balanitis

Crédits photos et infographie : 
Adobe Stock, Pharmanetis Sàrl

Sources & Références :
Planetesante.ch, médecins (urologues) interrogés par Creapharma.ch, Medcape, Cleveland Clinic, Larousse Médical (édition de 2012).
Informations internes à Creapharma.ch : CC041119.  

Historique des mises à jour – Dossier revu médicalement :
– 30.07.2024 (par Xavier Gruffat, pharmacien)
– 29.08.2022 (par Xavier Gruffat, pharmacien). Relecture (Seheno Harinjato, rédactrice chez Creapharma.ch)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Article sur cette maladie du site américain de référence Medscape datant de novembre 2018, accédé par Creapharma.ch le 21 mai 2021
  2. Balanitis, article de 2020, écrit par StatPearls.com

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 30.07.2024
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