MIAMI – Une étude génétique publiée mardi a confirmé un lien entre un faible niveau de vitamine D et un risque plus élevé de développer la sclérose en plaques (SEP). Une découverte qui pourrait permettre d’améliorer les traitements et la prévention de cette maladie.
Des études précédentes avaient montré un lien entre le niveau de vitamine D, qui est générée par la lumière et certains aliments, et la sclérose en plaques, une maladie auto-immune dégénérescente qui affecte le système nerveux du cerveau et la moelle épinière, et n’a ni cause ni traitement connus.
Mais ces études n’avaient pas pu démontrer que le faible niveau de vitamine D provoquait la SEP, démontrant seulement que les personnes malades avaient tendance à rester davantage à l’intérieur et recevaient moins de lumière.
Risque deux fois plus grand
L’étude publiée mardi et réalisée sous la direction de Brent Richards, de l’université de McGill au Canada, publiée dans la revue médicale américaine PLOS, a analysé des niveaux de vitamine D génétiquement plus faibles et la probabilité de développer une SEP parmi 14’498 malades atteints de la maladie et 24’091 personnes en bonne santé.
Les personnes ayant des niveaux de vitamine D génétiquement plus faibles ont un risque deux fois plus grand de développer une SEP, qui est diagnostiquée entre les âges de 20 et 50 ans.
“Les bébés qui naissent avec des gènes associés à une déficience en vitamine D ont deux fois plus de risques de développer la SEP quand ils seront adultes”, explique Benjamin Jacobs, directeur du service pédiatrique du Royal National Orthopedic Hospital à Londres.
M. Jacobs, qui n’a pas contribué à l’étude, a qualifié cette découverte d'”importante”. “Soit la déficience en vitamine D provoque la SEP soit il y a d’autres interactions génétiques complexes”, a-t-il relevé.
En donner préventivement ?
“Nous ne savons pas encore si donner de la vitamine D à des enfants et des adultes en bonne santé diminuera leur risque de développer la SEP, mais des essais cliniques sont en cours pour l’étudier”, a-t-il ajouté.
La sclérose en plaques est une maladie chronique qui touche quelque 2,3 millions de personnes dans le monde, altérant la vue, l’élocution, provoquant des tremblements, une fatigue extrême, des problèmes de mémoire et des paralysies.
Iran et sclérose en plaques
En Iran, avant la Révolution islamique (appelée aussi Révolution iranienne) de Khomeini en 1979, les femmes étaient vêtues à l’occidentale, autrement dit plus légèrement habillées dans un pays chaud comme l’Iran. Avec les mœurs bien plus conservatrices de la Révolution islamique, les femmes ont commencé à se rhabiller et à porter de longs habits couvrant notamment les bras et les jambes.
L’exposition de la peau au soleil était devenue beaucoup plus rare. Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont constaté en 2013 qu’entre 1989 et 2006 le nombre de cas de sclérose en plaques chez les femmes en Iran a augmenté de 800%, autrement dit il y avait 8 fois plus de cas de sclérose en plaques en 2006 qu’en 1989. Il est très probable qu’une carence en vitamine D, en grande partie synthétisée par le soleil, soit responsable de cette véritable explosion du nombre de cas.
Voir aussi : Sclérose en plaques (SEP), Vitamine D
Par Xavier Gruffat (pharmacien) et ATS, 27 août 2015