DALLAS – Une alimentation équilibrée comprenant des protéines provenant d’une plus grande variété de sources peut réduire le risque d’hypertension artérielle. C’est le résultat d’une nouvelle étude publiée le 10 mars 2022 dans la revue Hypertension (DOI : 10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18222), un journal de l’American Heart Association.
Les protéines, un macronutriment de base
Près de la moitié de la population américaine souffre d’hypertension, ou de pression artérielle élevée, l’un des principaux facteurs contribuant aux maladies cardiovasculaires. Lorsqu’elle n’est pas traitée, l’hypertension artérielle endommage le système circulatoire et constitue un facteur important de crise cardiaque, d’accident vasculaire cérébral et d’autres problèmes de santé.
Selon l’auteur de l’étude, le docteur Xianhui Qin, du Centre national de recherche clinique sur les maladies rénales de l’hôpital Nanfang de l’Université médicale du Sud à Guangzhou, en Chine, la nutrition peut être une mesure facilement accessible et efficace pour lutter contre l’hypertension. Avec les lipides et les glucides, les protéines constituent, en effet, l’un des trois macronutriments de base.
Forte association entre alimentation et maladie cardiovasculaire
Il existe une forte association entre une alimentation de mauvaise qualité et un risque accru de maladie cardiovasculaire et de décès par maladie cardiovasculaire. Dans ses 2021 conseils diététiques pour améliorer la santé cardiovasculaire, l’American Heart Association conseille de consommer des sources saines de protéines, provenant principalement de végétaux et pouvant inclure des fruits de mer et des produits laitiers allégés ou sans graisse, et, si on le souhaite, des morceaux maigres et des formes non transformées de viande ou de volaille. L’American Heart Association recommande également de consommer une à deux portions, ou 5,5 onces, de protéines par jour.
Étude
Les auteurs de l’étude ont analysé les informations sur la santé de près de 12’200 adultes vivant en Chine qui ont participé à au moins 2 des 7 cycles de l’enquête sur la santé et la nutrition en Chine entre 1997 et 2015 (enquêtes réalisées tous les 2 à 4 ans). L’enquête initiale des participants a été utilisée comme base de référence, tandis que les données de leur dernier cycle ont été utilisées comme suivi pour la comparaison. Les participants étaient âgés en moyenne de 41 ans, et 47 % étaient des hommes. L’enquête a mesuré les apports alimentaires au moyen de trois rappels alimentaires consécutifs de 24 heures et d’un inventaire alimentaire du foyer. Un enquêteur formé a recueilli des informations sur l’alimentation sur 24 heures pendant 3 jours de la même semaine lors de chaque cycle de l’enquête.
Les participants se sont vus attribuer un « score de variété » de protéines, basé sur le nombre de sources différentes de protéines consommées parmi les 8 signalées : céréales complètes, céréales raffinées, viande rouge transformée, viande rouge non transformée, volaille, poisson, œuf et légumineuses. Un point était attribué à chaque source de protéines, avec un score de variété maximal de 8. Les chercheurs ont ensuite évalué l’association entre l’apparition d’une nouvelle hypertension et le score de variété des protéines.
Une pression artérielle systolique (chiffre du haut) supérieure ou égale à 140 mm Hg et/ou une pression artérielle diastolique (chiffre du bas) supérieure ou égale à 90 mm Hg, la prise d’un médicament abaissant la pression artérielle ou le fait de déclarer qu’un médecin avait diagnostiqué une hypertension depuis la dernière visite de l’enquête ont été qualifiés d’hypertension nouvellement apparue. La durée moyenne du suivi était de 6 ans.
Résultats
L’analyse a révélé que :
– Plus de 35% des près de 12’200 participants ont développé une hypertension artérielle élevée nouvellement apparue au cours du suivi.
– Par rapport aux participants ayant le score de variété le plus bas pour l’apport en protéines (moins de 2), ceux ayant le score de variété le plus élevé (4 ou plus) avaient un risque 66 % plus faible de développer une hypertension.
– Pour chacun des 8 types de protéines, il existait un seuil de quantité de consommation où le risque d’hypertension était plus faible. Les chercheurs ont décrit ce seuil comme le niveau de consommation approprié.
– Lorsque la quantité totale de protéines consommées était prise en compte, la quantité consommée était divisée en cinq catégories (quintiles), de la plus faible à la plus forte consommation. Les personnes qui consommaient la plus faible quantité de protéines totales et celles qui consommaient le plus de protéines présentaient le risque le plus élevé d’apparition d’une nouvelle hypertension.
Le message à retenir en matière de santé cardiaque est que la consommation d’un régime équilibré comprenant des protéines provenant de différentes sources, plutôt que de se concentrer sur une seule source de protéines alimentaires, peut aider à prévenir le développement de l’hypertension, conclut les auteurs.
L’une des limites de l’étude est sa conception observationnelle. Comme les chercheurs ont utilisé des informations de santé antérieures, ils n’ont pas pu prouver de manière définitive que la consommation de protéines, quelle qu’en soit la nature ou la quantité, causait ou prévenait l’apparition d’une nouvelle hypertension.
Références & Sources :
– Revue Hypertension (10.1161/HYPERTENSIONAHA.121.18222)
– American Heart Association
Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), rédaction Creapharma.ch.
Date de dernière mise à jour du dossier :
17.03.2022
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