PORTLAND – La vaccination contre la Covid-19 fournit une base de protection qui est renforcée par l’infection chez la personne déjà vaccinée (en anglais : breakthrough infections). L’essentiel est ainsi de se faire vacciner selon une étude publiée le 16 décembre 2021 par l’Oregon Health & Science University (OHSU) dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) (DOI : 10.1001/jama.2021.22898). Selon les chercheurs, cette infection des personnes déjà vaccinées renforce considérablement la réponse immunitaire aux variantes du virus responsable de la Covid-19. Les résultats révèlent notamment que cette infection stimule une réponse immunitaire robuste contre le variant Delta. Selon les auteurs, la réponse immunitaire est de ce fait susceptible d’être très efficace contre d’autres variantes dans un contexte où le virus du SRAS-CoV-2 continue à muter (ex. Omicron).
Des anticorps plus abondants et plus efficaces, super immunité
Cette étude est la première à utiliser des variants vivants du SRAS-CoV-2 pour mesurer la neutralisation croisée de sérums sanguins provenant de personnes vaccinées ayant contracté l’infection. D’après l’auteur principal de l’étude, Dr Fikadu Tafesse, professeur adjoint de microbiologie moléculaire et d’immunologie à la faculté de médecine de l’OHSU. Il s’agit de la meilleure réponse immunitaire que nous pouvons obtenir. Ces vaccins sont ainsi très efficaces contre les maladies graves et les conclusions ont montré que les individus qui sont vaccinés et ensuite exposés à une infection bénéficient d’une super immunité.
L’étude a révélé que les anticorps mesurés dans les échantillons de sang des personnes vaccinées qui ont été infectées étaient à la fois plus abondants et beaucoup plus efficaces – jusqu’à 1000 % plus efficaces – que les anticorps générés deux semaines après la deuxième dose du vaccin Pfizer. Selon cette étude, chaque exposition après la vaccination sert à renforcer la réponse immunitaire aux expositions ultérieures, même à de nouveaux variants du virus.
Une protection contre les variants futurs
Le co-auteur de l’étude, le docteur Marcel Curlin, professeur associé de médecine (maladies infectieuses) à la faculté de médecine de l’OHSU, qui est également directeur médical de l’OHSU Occupational Health indique que ce résultat pourrait suggérer une finalité éventuelle. Cela ne signifie pas que nous arrivons à la fin de la pandémie, mais cela implique où nous allons probablement atterrir. En effet, une fois vacciné puis exposé au virus, on serait probablement raisonnablement bien protégé contre les variants futurs.
L’étude implique également que le résultat à long terme sera une diminution progressive de la gravité de l’épidémie mondiale. L’immunité vaccinale fait actuellement l’objet d’un test en conditions réelles contre le nouveau variant Omicron.
Même si les chercheurs n’ont pas examiné spécifiquement le variant Omicron, sur la base des résultats de cette étude, ils pensent pouvoir anticiper que les infections percutantes d’Omicron génèreront une réponse immunitaire tout aussi forte chez les personnes vaccinées.
La vaccination : une clé pour mettre fin à la pandémie
L’étude a comparé des échantillons de sang prélevés sur un total de 52 personnes, toutes employées de l’OHSU, qui ont été vaccinées avec le vaccin Pfizer (un vaccin à ARN, un autre est celui de Moderna) et se sont ensuite inscrites à l’étude.
Au total, 26 personnes ont été identifiées par les tests de la médecine du travail de l’OHSU comme présentant des infections légères après la vaccination. Parmi les cas confirmés par la séquence, 10 concernaient le variant Delta hautement contagieux, neuf étaient non-Delta et sept étaient des variants inconnus.
Travaillant dans un laboratoire de niveau de biosécurité 3, les chercheurs ont ensuite mesuré la réponse immunitaire au virus vivant exposé à des échantillons de sang prélevés sur des personnes vaccinées présentant des cas de Covid-19 et l’ont comparée à celle du groupe témoin. Ils ont constaté que les personnes infectées, mais vaccinées généraient davantage d’anticorps au départ, et que ces anticorps étaient nettement plus efficaces pour neutraliser le virus vivant.
Alors que près d’un Oregonien éligible sur cinq reste vulnérable à l’infection – et que les taux de vaccination sont encore plus faibles ailleurs dans le pays et dans le monde – cette nouvelle étude souligne le fait que la vaccination reste la clé pour mettre fin à la pandémie.
Références & Sources :
Oregon Health & Science University dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) (DOI : 10.1001/jama.2021.22898))
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Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies), rédaction Creapharma.ch. Contrôle final du texte : Xavier Gruffat (pharmacien).
Date de dernière mise à jour du dossier :
17.12.2021
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