Phénprocoumone
La phénprocoumone est un anticoagulant oral de la classe des antagonistes de la vitamine K. La phénprocoumone a une structure très proche de la warfarine et d’autres anticoagulants dérivés de la coumarine.
Noms de la molécule :
Phénprocoumone, Phenprocoumon (nom anglais), Phenprocoumonum (nom latin)
Formule de la molécule :
C18H16O3
Métabolisme :
Le temps de demi-vie de la phénprocoumone est de 6 jours (avec des variations de 3 jours à 12 jours). Comparé à la moyenne des autres médicaments, il s’agit d’un long temp de demi-vie. Il n’y a pas de métabolites actifs significatifs. L’élimination est principalement hépatique.
Effets :
La phénprocoumone inhibie l’enzyme appelée vitamine K époxyde réductase (VKORC1) et par conséquent diminue l’activité de la vitamine K.
Indications :
– Prévention et traitement d’embolie pulmonaire
– Prévention et traitement de thrombose veineuse profonde
– Prévention de maladie thromboembolique lors de fibrillation auriculaire
– Traitement lors de maladies ou accidents cardiovasculaires
Effets secondaires :
Risques de saignements. Certains évènements de saignements comme au niveau intracrânien ou lors de saignements menant à une hospitalisation voire à un décès sont qualifiés d’effets secondaires graves (“major”). Selon le livre en allemand “100 wichtige Medikamente” (par chez Infomed en 2020), sur 100 patients traités avec cet anticoagulant de 1 à 5 patients auront chaque année des effets secondaires graves. Des saignements non graves sont plus fréquents.
Antidote : lors de saignements provoqués par un anticoagulant comme la phénprocoumone de la vitamine K (phylloquinone ou phytoménadione) au dosage de 2 à 5 mg en prise orale doit parfois être administrée.
Une nécrose de la peau, bien que rare, est possible suite à une thrombose locale notamment au début du traitement par la phénprocoumone. Cette nécrose peut mener à l’arrêt du traitement.
Pour la liste complète des effets secondaires, veuillez lire la notice d’emballage.
Contre-indications :
Saignements graves, risque élevé d’hémorragie (ex. opération). Grossesse (risque de malformation et de saignements). Attention lors de fonctions rénales et hépatiques limitées. Hypertension élevée. Vasculites. Anévrisme.
Pour la liste complète des contre-indications, veuillez lire la notice d’emballage.
Interactions :
Le phénprocoumone est un substrat des isozymes CYP450, il peut s’en suivre des interactions.
Les antagonistes de la vitamine K mènent à un risque élevé d’interactions, pouvant parfois être problématiques. On peut citer un risque d’interactions par exemple avec l’amiodarone, le cotrimoxazole, de nombreux macrolides ou les inhibiteurs sélectifs du recaptage de la sérotonine (ISRS). De plus, la lévothyroxine et la paracétamol peuvent augmenter l’effet anticoagulant.
Des inducteurs des CYP comme le millepertuis ou les corticoïdes mènent au contraire à une diminution de l’effet anticoagulant.
Pour la liste complète des interactions, veuillez lire la notice d’emballage.
Forme galénique :
En comprimé de 3 mg de phénprocoumone.
Posologie :
Dans les situations normales indiquées pour les anticoagulants la dose pour un adulte en prise orale est comme dose d’initiation pendant 2 à 3 jours de 6 mg par 24h puis ensuite comme dose d’entretien de 0,75 mg à 4,5 mg par 24h.
Remarques sur la posologie :
– En situation d’urgence une dose initiale par une héparine permettent d’éviter une dose élevée de phénprocoumone (6 mg) pendant les 2 ou 3 premiers jours.
– Les personnes âgées (seniors) nécessitent en général des doses de phénprocoumone inférieures aux personnes plus jeunes.
Remarques :
– La phénprocoumone a été mise sur le marché pour la première fois en Suisse 1953 sous le nom de marque de Marcoumar®. Il existe désormais des génériques. Dans certains pays, cette molécule était déjà disponible en 1950.
Alternatives :
– D’autres anticoagulants oraux directs (en anglais DOAK) comme le rivaroxaban peuvent être utilisés pour la plupart des indications de la phénprocoumone. En fonction de l’indication, un inhibiteur des fonctions plaquettaires peut être utilisé. De plus, des héparines de faible poids moléculaire peuvent parfois être utilisés lors de thérapie à court terme ou au moment du début d’un traitement par anticoagulant.
– Des anticoagulants mis sur le marché dans les années 2010 sont d’autres alternatives possibles comme l’apixaban, le dabigatran et l’édoxaban (en 2019 il manquait des études publiées comparée aux autres anticoagulants mis sur le marché dans les années 2010).
Lire aussi : rivaroxaban (un anticoagulant mis sur le marché à la fin des années 2000)
Sources & Références :
Sources :
Pharmawiki.ch, Compendium.ch.
Références et littérature :
“100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020).
Rédaction :
Xavier Gruffat (Pharmacien)
Dernière mise à jour :
28.06.2021
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