Pantoprazole
Le pantoprazole appartient aux inhibiteurs de la pompe à protons (IPP). Comme son nom l’indique, les IPP inhibent une pompe à protons, plus précisément une enzyme appelée H+/K+-ATPase, dans des cellules de l’estomac. Cette enzyme est activée pendant un repas, elle est responsable d’échanges de protons. Les IPP peuvent inhiber environ 2 tiers de la production d’acidité gastrique. L’effet anti-acide dure quelques heures avant que la pompe à protons ne se reconstitue.
Noms :
Pantoprazole (nom français et anglais), pantoprazolum (nom latin).
Formule de la molécule :
C16H15F2N3O4S
Code ATC :
A02BC02 (lien du site de l’OMS, le lien marchait le 25.08.2021, date de mise à jour du dossier)
Métabolisme :
Le temps de demi-vie du pantoprazole est de 1h. Cela dit, l’effet peut perdurer pendant des heures dans le système gastro-intestinal avec une diminution de l’acidité au niveau gastrique au-dessous d’un pH de 4. L’élimination du pantoprazole est hépatique.
Indications :
– Ulcères gastrique (ex. brûlures d’estomac) ou ulcères duodénaux
Remarque : en général la guérison survient en 2 à 8 semaines (lire aussi sous posologie ci-dessous)
– Infections à Helicobacter pylori, en association avec 2 ou 3 antibiotiques (ex. et clarithromycine) pendant 1 à 2 semaines
– Ulcères avec du sang, en association avec une endoscopie
– Reflux gastro-oesophagien (renvois d’acide)
– Oesophage de Barrett
– Dyspepsie fonctionnelle (ex. indigestion)
– Syndrome de Zollinger-Ellison
– Protection de l’estomac suite à la prise d’AINS (ex. ibuprofène)
Effets secondaires :
Les effets secondaires principaux du pantoprazole (comme d’autres inhibiteurs de la pompe à proton) sont : mal de ventre (surtout), diarrhée, constipation et mal de tête.
Effet secondaire fréquent : tumeurs bénignes de la muqueuse de l’estomac
Autres effets secondaires possibles : démangeaisons, exanthème et urticaire.
Effets secondaires rares ou isolés : troubles au niveau du foie ou des reins, réactions hématologiques (agranulocytose).
Effets secondaires très rares : réaction graves de la peau (nécrolyse épidermique toxique (NET), syndrome de Stevens-Johnson).
Effets secondaires lors d’une utilisation à long terme :
En cas d’utilisation à long terme des IPP comme le pantoprazole :
carence en vitamine B12, carence en fer, bas taux de magnésium (le pantoprazole, ainsi que d’autres inhibiteurs de la pompe à proton (IPP) comme l’oméprazole, peuvent mener à un manque de magnésium ou hypomagnésémie), sécrétion acide de rebond (rebound, plus d’informations dans notre dossier sur les IPP), augmentation du risque de fracture, augmentation du risque d’infections (notamment de pneumonie).
Augmentation du niveau de gastrine.
Il n’est pas encore clair en 2020, les études étant contradictoires, si les IPP comme le pantoprazole augmentent ou non le risque d’infarctus du myocarde et de démence (ex. Alzheimer).
Pour la liste complète des effets secondaires, veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à un spécialiste.
Contre-indications :
Hypersensibilité ou allergie connue au pantoprazole ou au benzimidazol (le pantoprazole est un benzimidazol).
Pour la liste complète des contre-indications, veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à un spécialiste.
Interactions :
Le pantoprazole est un substrat du CYP2C19 et du CYP3A4.
Le pantoprazole peut probablement mener à des interactions notamment avec le clopidogrel et la venlafaxine. D’autres interactions sont possibles avec certains anti-mycosiques et l’atazanavir (un médicament utilisé contre le VIH/Sida).
Pour la liste complète des interactions, veuillez lire la notice d’emballage et demandez conseil à un spécialiste.
Posologie :
En prise orale (ex. comprimé), posologie pour adultes :
– Contre les ulcères gastriques et du duodénum : 40 mg par 24 h (autant en dose d’initiation que d’entretien)
– Œsophagite avec érosion : 20 à 40 mg par 24h (autant en d’initiation que d’entretien)
– Éradication d’Helicobacter pylori (en association avec deux antibiotiques) : 40 mg par 12h
Remarques :
– en cas d’ulcère la durée du traitement est de 2 à 8 semaines
– en cas d’œsophagite la durée du traitement est de 4 à 8 semaines
Conseils posologie :
– Comme les autres IPP il est conseillé de prendre le pantoprazole une heure avant le repas.
– Il faut éviter de partager en deux ou en plusieurs parts les comprimés de pantoprazole.
Formes galéniques (en Suisse) :
– Comprimés de 20 à 40 mg
– Sachets de granulés à 40 mg
– Poudre sèche de 40 mg (pour préparation par exemple de solution d’injection)
Médicaments vendus en Suisse (mise à jour : août 2021, selon Compendium.ch) :
Original :
– Pantozol® 20/40
– PANTOZOL Control®
– Pantozol® Granula
Génériques :
– Acido-X®
– Amavita Pantoprazole
– Coop Vitality Pantoprazole
– Panprax®
– Pantofelan
– Pantoprazole-Acino 20/40
– Pantoprazole antacid Sandoz®
– Pantoprazole Axapharm
– Pantoprazol Helvepharm
– Pantoprazol-Mepha gastro
– Pantoprazol-Mepha Lactab®
– Pantoprazol-Mepha Teva
– Pantoprazol Nycomed® 20 mg/40 mg
– Pantoprazole Sandoz®
– Pantoprazole Spirig HC® 20/40
– Pantoprazole Streuli® 20 mg/40 mg
Remarques :
– Le pantoprazole est disponible sur le marché suisse depuis 1997. Le médicament original est le Pantozol®, il existe désormais plusieurs médicaments génériques. Aux Etats-Unis, le nom de marque est le Protonix®, il existe dans ce pays aussi des génériques.
– Le pantoprazole est la molécule qui présente le moins de risques d’interaction parmi les inhibiteurs de la pompe à proton (IPP). Le premier IPP mis sur le marché était l’oméprazole1.
Alternatives :
Chez les enfants l’oméprazole peut être une bonne alternative, notamment car cette molécule est mieux documentée (plus d’études) que le pantoprazole.
Sources & Références :
Sources :
Keystone ATS (agence de presse suisse), Pharmawiki.ch, WHO Collaborating Centre for Drug Statistics Methodology
Références et littérature :
“100 wichtige Medikamente” – Infomed (2020).
Rédaction :
Xavier Gruffat (Pharmacien)
Dernière mise à jour :
25.08.2021
Crédits photos :
Fotolia.com/Adobe Stock – Voir cette page en portugais : pantoprazol