NEWARK (DE) – Une nouvelle étude américaine a montré un lien fort entre la qualité de l’alimentation des parents et celles des enfants. Même si ces résultats ne semblent pas être véritablement une surprise, ils pourraient mener à de meilleures stratégies pour faire face à la problématique de l’obésité et aux maladies associées comme le diabète ou l’AVC. Selon les CDC (Centres de contrôle et prévention), plus d’un tiers des adultes américains sont obèses et environ 17% des enfants et adolescents (de 2 à 19 ans).
Des informations sur les habitudes alimentaires des parents et enfants qui ont participé à cette étude sont apparus dans ce travail de recherche et ils n’étaient pas positifs.
“Malheureusement la plupart des personnes ne suivent pas une alimentation saine,” a affirmé le Prof. Shannon Robson, professeur assistant de santé comportementale et de nutrition à l’Université du Delaware aux Etats-Unis et auteur principal de cette étude. Elle poursuit : “Les parents avaient peut-être une meilleure alimentation que les enfants, mais seulement un peu mieux.”
Presque 700 enfants et parents étudiés
Cette étude a porté sur l’analyse de données provenant de l’étude Neighborhood Impact on Kids qui a observé un duo de 698 parents et enfants, afin notamment de mieux comprendre l’obésité. Les enfants étaient âgés de 6 à 12 ans et résidaient tous dans le comté de King (région de Seattle) dans l’état de Washington et dans le comté de San Diego au sud de la Californie au moment de la réalisation de l’étude entre 2007 et 2009.
Afin d’obtenir un échantillon des pratiques alimentaires des duos (parents/enfants), les chercheurs ont étudié jusqu’à 3 journées choisies au hasard entre 2007 et 2009 pour chacun des duos mais incluant au moins un jour de la semaine et un jour du week-end.
Qualité des aliments
Pour identifier la qualité de l’alimentation, les scientifiques ont utilisé 3 méthodes, le Healthy Eating Index of 2010 (HEI-2010), la note du Dietary Approaches to Stop Hypertension (DASH) et la densité énergétique (calories par gramme d’aliment).
Le HEI-2010 consiste à examiner 12 composants nutritionnels pour évaluer la qualité des aliments. La note DASH évalue 8 groupes d’aliments afin de mesurer la consommation d’aliments comme les légumes, fruits et ceux avec une faible teneur en gras des produits laitiers.
Résultats
En général, les parents ont obtenu une meilleure note que les enfants, avec une moyenne de 64,5% selon la méthode HEI-2010 et 56,6% selon DASH. Les enfants ont obtenu les notes de 58,3% et 54,3% respectivement. La densité énergétique par contre était proche entre les parents et enfants, avec en moyenne respectivement 1751 calories et 1763 calories consommées par jour.
Tels parents, tels enfants
Après des corrections statistiques, les chercheurs ont pu montrer que la qualité de l’alimentation des parents était la meilleure prédiction pour déterminer la qualité de l’alimentation des enfants.
Calories vides
Ils ont trouvé 2 coupables principaux pour une faible qualité de l’alimentation parmi les enfants : une consommation de trop peu de légumes et trop d’aliments comme les chips avec des calories vides (des aliments qui amènent des calories mais sans aucun nutriment indispensable à la santé comme des fibres ou vitamines).
Les chercheurs émettent toutefois quelques bémols à leur étude. Selon eux il manquait une diversité ethnique parmi les participants. Et la majorité des parents étaient des mères, ce qui pourrait mener à des bais.
Cette étude a été publiée pour la première fois online le 1er avril 2016 dans la revue spécialisée Journal of the Academy of Nutrition and Dietetics.
Le 8 juillet 2016. Par Xavier Gruffat (pharmacien dipl. EPFZ, dipl. MBA). Sources (références): Communiqué de presse de l’étude, Abstract de l’étude. Photos : University of Delaware, Fotolia.com
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