Angleterre : efficacité éprouvée du programme de vaccination contre le papillomavirus (étude)

Le programme de vaccination contre le papillomavirus humain (HPV) mis en œuvre en Angleterre a été associé à une réduction substantielle des cas dans tous les groupes socio-économiques. Par ailleurs, une baisse des maladies du col de l’utérus a également été observée. C’est le résultat d’une étude publiée le 15 mai dans le British Medical Journal ou BMJ (DOI : 10.1136/bmj-2023-077341).

Moins d’inégalités en matière de santé

De manière générale, les femmes vivant dans les zones les plus défavorisées sont toujours plus exposées au risque de maladie du col de l’utérus que celles habitant dans les zones moins défavorisées. Cependant, les résultats de cette étude montrent que des interventions de santé publique bien planifiées et bien exécutées peuvent à la fois améliorer la santé et réduire les inégalités en matière de santé.

Rappelons que le papillomavirus figure parmi les infections sexuellement transmissibles les plus courantes. De nombreux pays, dont le Royaume-Uni, proposent désormais une vaccination systématique pour les filles et les garçons âgés de 12 à 13 ans pour les protéger contre les souches susceptibles de provoquer un cancer plus tard dans la vie.

Programme en place depuis 2008

En Angleterre, le programme de vaccination contre le papillomavirus a débuté en 2008, avec une vaccination de rattrapage pour les 14 à 18 ans entre 2008 et 2010. Mais comme les taux de cancer du col de l’utérus ont toujours été plus élevés dans les groupes les plus défavorisés, les responsables craignaient que la vaccination contre le papillomavirus profite moins aux personnes les plus exposées au risque de cancer du col de l’utérus.

Pour y remédier, les chercheurs ont analysé les données sur le cancer du NHS England pour les femmes vaccinées et non vaccinées âgées de 20 à 64 ans résidant en Angleterre entre janvier 2006 et juin 2020. L’objectif était d’examiner si l’efficacité déjà élevée de la vaccination contre le HPV se maintenait au cours d’une année supplémentaire de suivi, de juillet 2019 à juin 2020.

Angleterre : efficacité éprouvée du programme de vaccination contre le papillomavirus (étude)

Méthode

Les chercheurs ont utilisé l’indice de privation multiple, qui divise les zones locales en cinq groupes égaux, du plus défavorisé au moins défavorisé, pour évaluer l’effet du programme de vaccination en fonction de la privation sociale et économique.

Entre le 1er janvier 2006 et le 30 juin 2020, 29’968 diagnostics de cancer du col de l’utérus et 335’228 diagnostics de lésions cervicales précancéreuses de grade 3 (CIN3) ont été posés chez des femmes âgées de 20 à 64 ans.

Résultats

Dans le groupe de femmes auxquelles la vaccination a été proposée à l’âge de 12-13 ans, les taux de cancer du col de l’utérus et de CIN3 au cours de l’année supplémentaire de suivi étaient respectivement inférieurs de 84 % et de 94 % à ceux du groupe plus âgé non vacciné.

Dans l’ensemble, les chercheurs estiment qu’à la mi-2020, la vaccination contre le HPV avait permis d’éviter 687 cancers et 23’192 CIN3.

Les taux les plus élevés sont restés observés chez les femmes vivant dans les zones les plus défavorisées, mais le programme de vaccination contre le papillomavirus a eu un effet important dans les cinq groupes.

Pour les femmes à qui une vaccination de rattrapage a été proposée à l’âge de 14 à 18 ans, les taux de CIN3 ont diminué davantage dans les zones les moins défavorisées que dans les zones les plus défavorisées.

Suite à cette étude, les chercheurs soulignent l’importance d’atteindre l’objectif de couverture de 90 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé en matière de vaccin contre le papillomavirus. Ils reconnaissent toutefois que cela reste difficile et demande beaucoup d’efforts de la part des différents acteurs à cause des obstacles comme l’hésitation à se faire vacciner, les moyens financiers, la capacité du système de santé ou l’approvisionnement.

Références & Sources :
– British Medical Journal ou BMJ (DOI : 10.1136/bmj-2023-077341)
– Communiqué de presse en anglais de l’étude (via Eurekalert.org)

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies).

Date de dernière mise à jour du dossier :
17.05.2024

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2024 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 17.05.2024
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