7 informations intéressantes à connaître sur le don d’organe

Le don d’organe est un acte généreux qui peut sauver des vies. En effet, la transplantation d’organes est souvent le meilleur, voire le seul, traitement de la défaillance aiguë et chronique d’un organe selon un rapport de l’OMS, publié à l’occasion de la 75e Assemblée mondiale de la santé. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, un donneur peut aider plus de 80 personnes, car plus de 20 organes et tissus peuvent être donnés, chiffres publiés par la Cleveland Clinic1. Cette même source indique que plus de 46’000 greffes d’organes ont été réalisées aux États-Unis en 2023 grâce à l’augmentation du nombre de personnes qui choisissent de devenir donneurs. Cependant, le nombre de donneurs est encore loin de suffire car selon un communiqué de presse de l’International Society for Heart and Lung Transplantation2, par exemple, une personne inscrite sur la liste d’attente pour un nouveau cœur meurt toutes les 80 minutes dans le monde. Si vous envisagez le don d’organes, mais que vous hésitez encore à cause de certains mythes et idées reçus, ces explications pourraient vous aider à prendre la meilleure décision.

1. Quels organes peuvent être donnés ?

7 informations intéressantes à connaître sur le don d’organe

Un donneur vivant peut donner les organes suivants : un rein, un utérus et une partie de son foie. Par ailleurs, il peut aussi donner du sang, des plaquettes, de la moelle osseuse et des cellules souches sanguines. S’il s’agit d’un donneur décédé, le nombre d’organes pouvant être donné est plus important. Il s’agit principalement des deux reins, du foie, des deux poumons, du cœur, du pancréas, des intestins, de l’utérus, des mains et du visage. En outre, il peut donner du tissu conjonctif, du cartilage, de la cornée et des tissus pour aider à restaurer la vue, à réparer des cœurs, guérir des brûlures ou encore à remplacer des veines endommagées.

2. Existe-t-il un critère d’âge ?

Chaque individu est libre de donner ses organes, il n’y a pas de limite d’âge particulier, mais c’est l’état de santé du donneur qui permettra de trancher sur la possibilité d’un prélèvement. Le fait d’être jeune ou d’être vieux n’empêche donc pas l’inscription comme donneur. Même un enfant peut devenir donneur, mais les organes prélevés sur des enfants sont attribués en priorité à d’autres enfants. Pour que cela soit possible, la décision revient à ses représentants légaux. Selon un article de Swisstransplant.org3, le don d’organes n’est pas pratiqué sur les nouveau-nés, en Suisse, jusqu’à l’âge de 28 jours pour des raisons éthiques et médicales. Il faut juste garder à l’esprit que les enfants ont aussi besoin de greffes d’organes, d’où l’importance de l’existence de donneurs plus jeunes. De manière générale, chaque pays peut établir des dispositifs spécifiques, mais c’est le consentement qui constitue le prérequis indispensable pour autoriser un prélèvement d’organe. Pour une personne décédée, elle doit exprimer sa volonté dès son vivant. Dans tous les cas, les donneurs et les receveurs restent souvent anonymes.

3. Y a-t-il un risque que le prélèvement se fasse sans que le donneur ne soit réellement décédé ?

Beaucoup de mythes circulent autour du don d’organe, notamment sur le fait que le prélèvement peut se faire sans que le donneur ne soit réellement mort alors qu’il a consenti pour être un donneur décédé. Cela relève du mythe dans la mesure où les personnes qui ont accepté de faire un don d’organes subissent davantage de tests pour déterminer qu’elles sont réellement mortes. Ces tests supplémentaires sont effectués gratuitement pour leurs familles. Selon l’art.8, al. 1, loi sur la transplantation : « Juridiquement, une personne ne peut être considérée comme donneur d’organes que si sa mort (cérébrale) a été constatée et si elle a consenti à un prélèvement avant son décès, Swisstransplant.org3.

4. Que signifie « mort cérébrale » ?

La mort cérébrale est la perte complète et irréversible des fonctions cérébrales. Cela veut dire que le cerveau a cessé de fonctionner. Celle-ci peut être causée par une hémorragie cérébrale, un traumatisme crânien cérébral, une maladie vasculaire cérébrale, une tumeur cérébrale ou une anoxie, c’est-à-dire un manque d’oxygène. Dans ce contexte, le fonctionnement des autres organes doit être maintenu par la respiration artificielle et les médicaments qui permettent la circulation sanguine. Ces personnes en état de mort cérébrale ne sont plus conscientes, elles ne peuvent ni penser ni ressentir quoi que ce soit et ne peuvent pas non plus bouger ou respirer spontanément. Ces personnes sont considérées comme légalement décédées.

5. Est-ce que le don d’organe est possible pour une personne malade ?

En cas de maladie grave, une équipe médicale est chargée d’évaluer la situation. En général, peu de problèmes médicaux disqualifient automatiquement du don d’organes. La décision d’utiliser un organe repose sur des critères médicaux stricts. Si certains organes ne peuvent pas être transplantés, d’autres organes et tissus pourraient convenir. Seuls les professionnels de la santé présents au moment du décès peuvent déterminer si les organes peuvent être transplantés. Cependant, quelques maladies sont contre-indiquées au don d’organes telles que la tumeur maligne, la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou une septicémie incurable. Les personnes en rémission d’un cancer après cinq ans peuvent encore devenir donneurs. De même, une personne HIV positive peut être donneur pour un receveur également HIV positif.

6. Les funérailles à cercueil ouvert sont-elles encore envisageables pour les donneurs d’organe ?

Le don d’organes n’interfère pas avec les funérailles à cercueil ouvert. Le corps du donneur est habillé pour l’enterrement et traité avec soin et respect, et il n’y a aucun signe visible de don d’organes ou de tissus. Le prélèvement d’organes ne change pas l’apparence du défunt, à l’exception d’une cicatrice supplémentaire. Après le prélèvement, le corps de la personne décédée est restitué à la famille.

7. Existe-t-il des alternatives au don d’organes ?

À l’heure actuelle, la xénogreffe constitue l’une des solutions les plus prometteuses pour remédier à la pénurie d’organes et au manque de donneurs. La xénotransplantation est un procédé qui consiste à transplanter un organe d’un donneur dont l’espèce biologique est différente de celle du receveur. Dans son communiqué de presse2, l’International Society for Heart and Lung Transplantation déclare que la xénotransplantation, considérée comme l’avenir de la transplantation d’organes, est en passe de devenir une réalité clinique dans les prochaines années. En janvier 2022, l’University of Maryland School of Medicine (UMSOM) est devenue la première institution au monde à implanter un cœur de porc génétiquement modifié chez un patient humain. Un deuxième patient a subi une xénotransplantation cardiaque à l’UMSOM en 2023. Le Dr Mohiuddin, professeur de chirurgie et directeur du programme de xénotransplantation cardiaque de l’UMSOM, a implanté plusieurs centaines de cœurs de porc génétiquement modifiés chez des animaux au cours de ses trois décennies de carrière, contribuant ainsi à préparer la première xénotransplantation génétiquement modifiée chez un patient vivant. Selon lui, les organes de porc sont anatomiquement similaires à ceux des humains, et les valvules cardiaques de porc sont utilisées depuis des décennies pour remplacer les valvules cardiaques humaines malades. De plus, l’avantage de recourir à la modification génétique est qu’il est possible de modifier le donneur, ce qui ne peut pas être réalisé avec un cœur de donneur humain.

Références & Sources :
– Cleveland Clinic
– Swisstransplant.org
– University of Maryland School of Medicine (UMSOM)
– Communiqué de presse en anglais de l’International Society for Heart and Lung Transplantation (via Eurekalert.org)
– OMS

Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (Rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies).

Date de dernière mise à jour du dossier :
11.04.2024

Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2024 Pixabay

Crédit infographie : 
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch)

Références scientifiques et bibliographie :

  1. Why organ donation is important, consulté le 10 avril 2024 et le lien marchait à cette date
  2. The future of xenotransplantation is nearly here, consulté le 11 avril 2024 et le lien marchait à cette date
  3. Conditions pour le don d’organes, consulté le 10 avril 2024 et le lien marchait à cette date
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Informations sur la rédaction de cet article et la date de la dernière modification: 11.04.2024
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