Les femmes qui consomment davantage de protéines d’origine végétale développent moins de maladies chroniques et sont généralement en meilleure santé plus tard dans leur vie, selon une étude publiée le 17 janvier 2024 dans la revue The American Journal of Clinical Nutrition (DOI : 10.1016/j.ajcnut.2023.11.010).
Moins de maladies chroniques
Dans le cadre de cette étude, les données autodéclarées de plus de 48’000 femmes ont été analysées. Les résultats ont été tirés de l’étude fondamentale sur la santé des infirmières, basée à Harvard, qui a suivi des professionnelles de la santé de 1984 à 2016. Les femmes étaient âgées de 38 à 59 ans en 1984 et étaient jugées en bonne santé physique et mentale au début de l’étude.
Suite à l’étude, les chercheurs ont constaté une diminution notable des maladies cardiaques, du cancer et du diabète ainsi que du déclin de la santé cognitive et mentale chez celles qui consommaient plus de protéines provenant de sources telles que les fruits, les légumes, le pain, les haricots, les légumineuses et les pâtes, par rapport à celles qui en consommaient moins. Pour les personnes qui ont consommé de grandes quantités de protéines animales, elles ont eu tendance à souffrir davantage de maladies chroniques, selon les chercheurs.
Meilleure santé à un âge plus avancé
La consommation de protéines au milieu de la vie est aussi liée à une meilleure santé à l’âge adulte. Obtenir la majorité de ses protéines à partir de sources végétales, avec une petite quantité moindre de protéines animales semble donc être propice à une bonne santé et à une bonne survie à un âge plus avancé. En revanche, les femmes qui consommaient davantage de protéines animales telles que le bœuf, le poulet, le lait, le poisson, les fruits de mer ou le fromage avaient 6 % de chances en moins de rester en bonne santé en vieillissant.
Les protéines animales étaient légèrement liées à une diminution des limitations physiques à un âge avancé, mais les protéines végétales présentaient une corrélation plus forte et plus cohérente dans tous les modèles observés, et étaient plus étroitement liées à une bonne santé mentale plus tard dans la vie. En ce qui concerne les maladies cardiaques en particulier, une consommation plus élevée de protéines végétales s’accompagne d’une baisse des taux de cholestérol LDL (« mauvais » cholestérol), de la tension artérielle et de la sensibilité à l’insuline, tandis qu’une consommation plus élevée de protéines animales est liée à des taux plus élevés, ainsi qu’à une augmentation du facteur de croissance analogue à l’insuline, qui a été détecté dans de nombreux cancers.
À noter que les protéines laitières seules, principalement le lait, le fromage, la pizza, le yaourt et la crème glacée, n’étaient pas associées de manière significative à un meilleur état de santé à l’âge adulte.
L’équipe a reconnu que les avantages des protéines végétales pourraient provenir des composants des aliments d’origine végétale, plutôt que des protéines – par rapport aux aliments d’origine animale, les plantes contiennent une plus grande proportion de fibres alimentaires, de micronutriments et de composés bénéfiques appelés polyphénols qui sont présents dans les plantes, plutôt qu’exclusivement des protéines.
Limites
Les chercheurs ont cependant indiqué que des données provenant d’autres groupes étaient nécessaires, car l’étude sur la santé des infirmières portait principalement sur des femmes blanches travaillant dans le secteur des soins de santé. Les données de l’étude tendaient à être très homogènes en termes de composition démographique et socio-économique, et il serait donc utile d’effectuer un suivi avec des cohortes plus diversifiées. Mais les conclusions de l’équipe confirment jusqu’à présent la recommandation faite aux femmes de consommer la plupart de leurs protéines sous forme de fruits, de légumes, de noix et de graines, bien qu’elles devraient également consommer du poisson et des protéines animales pour leur teneur en fer et en vitamine B12.
Références & Sources :
– Communiqué de presse en anglais de l’étude (via Eurekalert.org)
– Revue The American Journal of Clinical Nutrition (DOI : 10.1016/j.ajcnut.2023.11.010)
Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies).
Date de dernière mise à jour du dossier :
19.01.2024
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