PARIS – L’accident vasculaire cérébral (AVC) frappe chaque année environ 150’000 Français et provoque la mort d’environ 40’000 personnes. Les femmes sont toujours plus touchées par cette affection et souffrent davantage pendant la phase de récupération, comme l’a montré une étude publiée en 2014.
L’AVC peut présenter différents symptômes comme des troubles de la vision, une paralysie du visage, des vertiges, une chute, des maux de têtes violents, une douleur ou des fourmillements dans le bras, l’inertie d’un membre, une difficulté à s’exprimer et comprendre, une difficulté à avaler, etc.
La difficulté du diagnostic
Les femmes présentent souvent des symptômes moins spécifiques de l’AVC, comme un mal de tête ou des vertiges, que les hommes. Ceux-ci manifestent des symptômes plus évidents avec par exemple une douleur ou une inertie du bras. La conséquence est que le personnel médical confond plus souvent l’AVC avec un autre trouble ou maladie. Les jeunes adultes, hommes compris, sont aussi concerné par ce problème. Une étude américaine réalisée à la Wayne State University a montré qu’aux Etats-Unis un adulte sur 7 âgé de moins de 50 ans souffrant d’AVC a été mal diagnostiqué, le personnel médical diagnostiquant à tort des vertiges, des maux de tête, une intoxication alcoolique, etc.
La bonne nouvelle est qu’il est possible d’agir pour prévenir l’apparition de la maladie.
90% des cas d’AVC
Une étude publiée en 2016 dans la célèbre revue scientifique The Lancet qui a porté sur environ 27’000 personnes à travers le monde a montré que 10 facteurs de risque modifiables étaient responsables pour 90% des cas d’AVC au niveau global. Les 10 facteurs de risque de l’AVC étaient : hypertension, sédentarité, mauvaise alimentation, obésité, tabagisme, maladies cardiaques, diabète, alcool, stress et hypercholestérolémie (y compris trop de lipides). Cette étude a notamment été réalisée par l’Université McMaster au Canada. Les chercheurs relèvent toutefois des différences régionales par rapport à la fréquence de ces risques (mentionnée ci-dessous dans chaque point), par exemple l’alcool peut être un facteur de risque plus important dans certains pays que d’autres et les problèmes de lipides semblent concerner bien plus l’Asie que le reste du monde.
Creapharma résume pour vous 7 conseils principaux prouvés scientifiquement qui vont vous aider à agir contre ces 10 facteurs de risque.
1. Contrôlez votre tension et abaissez-la si elle est trop haute. L’hypertension est le facteur de risque modifiable de loin le plus important pour prévenir l’AVC. Il est absolument essentiel de mesurer régulièrement sa tension (au moins une fois année, davantage chez les patients hypertendus) et en cas d’hypertension de se faire rapidement soigner. La prise d’antihypertenseurs est souvent recommandée par le médecin, n’oubliez pas de prendre régulièrement ces médicaments.
Au niveau global, l’hypertension était responsable pour 47,9% des cas d’AVC selon l’étude publiée dans The Lancet.
2. Faites régulièrement de l’exercice. Une activité de 30 minutes minimum par jour, par exemple de la marche à pieds, représente la base d’une vie saine. Ensuite, il faudra encore pratiquer une activité physique 2 à 3 fois par semaine, combinant une activité cardiovasculaire, de souplesse et d’endurance. Cela permet notamment de diminuer la prise de poids, facteur de risque très important des maladies cardiovasculaires comme l’AVC (lire ci-dessous).
Dans l’étude publiée par The Lancet, le sédentarisme était responsable pour 35,8% des cas d’AVC.
3. Attention au diabète et à l’hypercholestérolémie. Ces deux maladies métaboliques seraient responsables de l’augmentation des cas d’AVC aux Etats-Unis, l’obésité étant la cause principale de cette véritable “épidémie métabolique”. Il est important de mesurer et contrôler le taux de glycémie et de cholestérol dans le sang pour prévenir l’apparition d’AVC. Un contrôle régulier chez le médecin est essentiel. Rapporté au nombre d’habitants, il y a davantage d’AVC aux Etats-Unis qu’en France, preuve probablement que les maladies métaboliques, à cause d’un nombre d’obèses supérieurs outre-Atlantique, augmentent massivement le risque d’AVC.
Dans l’étude publiée par The Lancet, le diabète était responsable pour 3,9% des cas d’AVC et l’hypercholestérolémie pour 26,8% des cas. Attention, l’étude s’est basée sur les apolipoprotéines qui se sont montrées de meilleurs agents pour prédire l’AVC que la mesure du cholestérol.
4. Mangez sainement et essayez de perdre du poids (attention à l’obésité). Une alimentation équilibrée est très efficace pour prévenir l’AVC, pensez à une hydratation suffisante, avec des apports réguliers en fibres alimentaires, en protéines et en matières grasses en proportions adéquates. Une surconsommation de matières grasses sera mal éliminée par l’organisme et aura pour conséquence un début possible d’hypercholestérolémie. Evitez de consommer des sucreries (bonbons, boissons sucrées) et privilégiez les fruits et légumes ainsi que les oméga-3 (on trouve dans l’huile d’olive et les poissons d’eau douce surtout).
Dans l’étude publiée par The Lancet, une mauvaise alimentation était responsable pour 23,2% des cas d’AVC.
Comme on l’a vu dans le point 3, un excès de poids peut mener à souffrir de problèmes comme le diabète et hypercholestérolémie mais aussi d’hypertension, des facteurs de risque pour l’AVC. Il s’agira notamment de limiter la graisse au niveau abdominale, celle-ci pouvant mener à la production de substances toxiques dans l’organisme et la circulation sanguine.
Dans l’étude publiée par The Lancet, l’obésité était responsable pour 18,6% des cas d’AVC.
5. Soignez des maladies cardiaques comme l’arythmie. L’étude de The Lancet met aussi en garde contre certaines maladies cardiaques comme l’arythmie cardiaque qui augmentent le risque d’AVC en formant notamment plus facilement des caillots dans le cerveau. Il s’agira de faire un examen cardiaque afin d’exclure la maladie, si vous en souffrez votre médecin pourra vous donner d’autres précieux conseils notamment de prévention.
Dans l’étude publiée par The Lancet, les troubles cardiaques étaient responsables pour 9,1% des cas d’AVC.
6. Contrôlez vos émotions. Le stress mais aussi la colère sont d’importants facteurs de risque pour l’AVC. Une étude de l’Université d’Harvard a montré que les 2 heures suivant une crise de rage ou de colère le risque d’AVC augmentait. Il est donc essentiel de savoir bien gérer ses émotions, une psychothérapie peut être particulièrement conseillée chez des personnes stressées et colériques.
Dans l’étude publiée par The Lancet, le stress était responsable pour 5,8% des cas d’AVC.
7. Stop aux addictions. Arrêtez de fumer, limitez fortement votre consommation d’alcool et ne consommez aucune drogue. Il s’agit d’importants facteurs de risque. Par exemple la cocaïne augmente d’un facteur 7 le risque de souffrir d’AVC 24h après la prise de cette drogue.
Dans l’étude publiée par The Lancet, le tabagisme était responsable pour 12,4% des cas d’AVC et l’alcool pour 5,8%.
Bonus. Dormez suffisamment, mais pas trop. Dormir de 6 à 8 heures par nuit serait idéal pour la santé, une étude parue en 2012 a montré que les personnes dormant moins de 6 heures par nuit ou plus de 8 heures avaient un risque plus élevé de développer un AVC et également d’autres maladies cardiovasculaires comme l’infarctus du myocarde. Le sommeil n’a pas été mentionné dans l’étude publiée dans The Lancet en 2016.
Urgence médicale, le plus vite possible !
Relevons finalement un point très important : l’AVC représente une urgence médicale absolue. Il est important de savoir reconnaître les premiers symptômes (lire ci-dessus) pour une prise en charge rapide du malade et d’éviter ainsi des complications graves, des séquelles permanentes ou la mort. En cas de signes suspects d’AVC contactez immédiatement les urgences, chaque minute compte !
Article mis à jour le 23 février 2017. Par Xavier Gruffat (Pharmacien). Sources : Franceavc.com, étude de The Lancet (lien : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)30506-2/abstract), communiqué de presse de l’étude
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