Prendre du millepertuis sous forme d’huile essentielle ou en comprimés lorsque l’on est sous aspirine, voilà une bien mauvaise idée ! Et cette association d’une plante largement popularisée avec un traitement médicamenteux qui ne l’est pas moins, ne constitue qu’un exemple parmi beaucoup d’autres. En effet, bien des patients se tournent vers la phytothérapie ou les compléments alimentaires, sans en avertir leur médecin. Une équipe britannique s’est penchée sur ces interactions indésirables.
La warfarine que l’on appelle aussi coumaphène, l’insuline, l’aspirine, la digoxine ou encore la ticlopidine sont autant de médicaments majeurs, prescrits sur ordonnance. « Ils sont très souvent associés à des effets indésirables provoqués par la prise d’un complément alimentaire, ou d’un médicament à base de plante », soulignent les auteurs. Dans les 85 travaux qu’ils ont passé en revue, ils ont trouvé la description de… 882 interactions néfastes. Chacune se rapportait à l’association d’au moins une des 215 plantes ou compléments alimentaires, et d’un des 509 médicaments sur ordonnance pris en compte dans ces études.
Prévenez votre médecin
Les plantes qui exposent au plus grand risque d’interactions indésirables avec des médicaments se sont révélées être le lin, l’échinacée et l’extrait de yohimbe. Mais les problèmes de santé parfois graves, causés par l’absorption croisée de médicaments et de compléments alimentaires, concernent également le magnésium, le calcium ou encore le millepertuis et le ginkgo biloba.
Dans 42% des cas, ces interactions provoquent une altération de l’efficacité du traitement prescrit par le médecin. Mais l’absorption conjointe de ces traitements peut aussi conduire à des effets indésirables au niveau intestinal, neurologique ou rénal.
« Malgré l’usage répandu de ces traitements à base de plantes, notre connaissance reste très incomplète », note Edzard Ernst, professeur émérite à l’Université d’Exeter, au Royaume-Uni. Toutefois, « les médecins doivent rester vigilants et questionner systématiquement leurs patients sur une prise éventuelle de traitements sans ordonnance », conseille-t-il. Les patients quant à eux, doivent impérativement demander l’avis de leur médecin avant la prise d’un complément alimentaire ou d’un médicament à base de plante, quel qu’il soit.
Source : BMJ 2012 ;345 :e7295, 29 octobre 2012
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