TORONTO – Les bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes et les troubles du sommeil font partie des symptômes courants de la ménopause qui peuvent affecter la santé, la qualité de vie et la productivité au travail. Une nouvelle étude publiée le 15 mai 2023 dans la revue Canadian Medical Association Journal (DOI : 10.1503/cmaj.221438) recommande l’hormonothérapie ménopausique, historiquement connue sous le nom de traitement hormonal substitutif (THS), comme traitement de première intention chez les personnes ne présentant pas de facteurs de risque.
Traitement de première intention
Les symptômes de la ménopause peuvent très pénibles pour de nombreuses personnes alors qu’ils peuvent apparaître jusqu’à 10 ans avant les dernières règles et peuvent durer plus de 10 ans. Selon le Dr Iliana Lega, du Women’s College Hospital et de l’Université de Toronto, à Toronto (Ontario), et ses coauteurs, la ménopause et la périménopause peuvent être associées à des symptômes pouvant affecter la qualité. Les chercheurs recommandent ainsi l’hormonothérapie ménopausique comme traitement de première intention des symptômes vasomoteurs en l’absence de contre-indications.
La revue résume les dernières preuves concernant le diagnostic et le traitement des symptômes de la ménopause, ainsi que les risques et les avantages des thérapies, afin d’aider les cliniciens et les patients à prendre en charge cette pathologie. En effet, bien qu’il existe de nombreux traitements pour les symptômes de la ménopause, les craintes liées aux risques de l’hormonothérapie de la ménopause et le manque de connaissances sur les options thérapeutiques empêchent souvent les patientes de recevoir un traitement.
Avantages
L’hormonothérapie présente des avantages dont :
– une réduction des bouffées de chaleur chez 90 % des patientes présentant des symptômes modérés à sévères ;
– une amélioration des taux de lipides sanguins et une réduction possible du risque de diabète ;
– une diminution des fractures de fragilité de la hanche, de la colonne vertébrale et d’autres os.
Quels sont les risques ?
Bien que des données antérieures aient montré un risque accru de cancer du sein, le risque est beaucoup plus faible chez les personnes âgées de 50 à 59 ans et chez celles qui commencent le traitement hormonal de la ménopause dans les 10 premières années de la ménopause.
Certaines études montrent un risque accru d’accident vasculaire cérébral ischémique chez les femmes de plus de 60 ans qui commencent le traitement 10 ans après le début de la ménopause, mais le risque est faible chez les femmes de moins de 60 ans.
Pour les personnes présentant des facteurs de risque ou celles qui ne souhaitent pas suivre un traitement hormonal de la ménopause, des thérapies non hormonales, tel que certains inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et d’autres médicaments, peuvent aider à soulager les symptômes.
Malgré les préoccupations initiales concernant un risque accru d’événements cardiovasculaires avec le traitement hormonal de la ménopause après l’essai Women’s Health Initiative, des preuves croissantes montrent une réduction possible de la maladie coronarienne avec le traitement hormonal de la ménopause chez les patientes ménopausées plus jeunes, en particulier celles qui commencent le traitement hormonal de la ménopause avant l’âge de 60 ans ou dans les 10 ans suivant la ménopause.
Les chercheurs soulignent qu’il est important que les cliniciens posent des questions sur les symptômes avant et pendant la ménopause et qu’ils discutent des traitements avec les patientes en fonction de leurs préférences personnelles et des facteurs de risque potentiels.
Références & Sources :
– Revue Canadian Medical Association Journal (DOI : 10.1503/cmaj.221438)
– Women’s College Hospital et de l’Université de Toronto
– Women’s Health Initiative
Personnes responsables et impliquées dans l’écriture de ce dossier :
Seheno Harinjato (rédactrice chez Creapharma.ch, responsable des infographies).
Date de dernière mise à jour du dossier :
16.05.2023
Crédits photos :
Creapharma.ch, Adobe Stock, © 2023 Pixabay. Image d’illustration.
Crédit infographie :
Pharmanetis Sàrl (Creapharma.ch).